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Lille : Le Magnum Café, un repère de néo-nazis lillois

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Le Magnum Café, un repère de néo-nazis lillois

Le Magnum Café, un bar de la rue Massena à Lille, est encore une fois au centre d’une affaire de racisme. Sur la page Facebook du bar, des clients mécontents se plaignent des propos et actes racistes qu’ont tenus des habitués lors de la diffusion avant hier du match France – Espagne.Propos racistes au Magnum Café à Lille

Des rumeurs incessantes courent sur la mauvaise fréquentation du Magnum. Le bar serait l’un des repères des néo-nazis de Lille et de membres de 3ème Voie – le groupuscule d’extrême droite de Serge Ayoub (ex-chef des JNR, les skins nazis parisiens des années 80).

Il s’agit bien ici des boneheads responsables des deux attaques du bar « Le Resto Soleil » lors desquelles le Magnum aurait servi de base arrière (lire le récit de la première attaque, et de la seconde), une partie des hooligans de la LOSC Army marqués à l’extrême droite.

L’équipe du bar dément avoir une quelconque responsabilité pour l’affaire du match France – Espagne et se justifie sur Facebook :

Démenti Magnum Café

Don’t act. Pourtant les réactions à ce démenti sont éloquentes. Dans les commentaires et les mentions « j’aime » on retrouve toute la crème de l’extrême droite lilloise. Petit aperçu de leurs profils Facebook publics qui vous permettra de vous faire une idée sur une partie de la clientèle du Magnum :

Yohann

Yohann, l’un des responsables de 3ème Voie Nord, membre des commandos ayant agressé à deux reprise le Resto Soleil, participant à l’attaque du local du syndicat CNT.

Jeremy

Jeremy, au torse tatoué d’une croix gammée, participant à l’attaque du Resto Soleil

Ce client du Magnum n'a pas l'air d'être pour l'amitié entre les peuples.

Ce client du Magnum n’a pas l’air d’être pour l’amitié entre les peuples.

Jeremy

Toujours Jeremy, à une manifestation organisée par les groupuscules d’extrême droite Nation (Belgique) et Front Populaire Solidariste (France), lié à 3ème Voie

Rodrigue, militant d'extrême droite du Nord, admire les camps de concentration

Rodrigue, militant d’extrême droite du Nord, admire les camps de concentration

Les centres d'intérêts des clients du Magnum : le néo-nazisme, le hooliganisme et les armes à feu

Les centres d’intérêts des clients du Magnum : les néo-nazis de 3ème-voie et leur devise « croire, combattre et obéir », le hooliganisme, les armes à feu et… Batman

"Min Gros"

« Min Gros »

Un autre Jeremy... Et ses amis.

Un autre Jeremy… et ses amis hooligans.

Karen, "white power"

Karen, « white power »

Kevin

Kevin et sa bande

La maison flamande est fermée et 3ème Voie est moribond. Il n’empêche que les militants de ces organisations sont toujours actifs et nuisent encore. C’est à nous d’empêcher que ces gens se sentent à Lille chez eux. L’équipe du Magnum dit ne pas cautionner le racisme. Qu’ils passent des paroles aux actes et interdisent l’accès à leurs lieux aux néo-nazis, comme nous leurs interdisons les nôtres.

http://luttennord.wordpress.com/2013/03/28/le-magnum-cafe-un-repere-de-neo-nazis-lillois/


Les « casseurs de pédés » du Vieux-Lille ? Toujours les mêmes : JNR, Troisième Voie, Maison Flamande !

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Les « casseurs de pédés » du Vieux-Lille ? Toujours les mêmes : JNR, Troisième Voie, Maison Flamande !

Hier soir les organisations et militants homophobes regroupés dans le collectif « la manif pour tous » ont déambulé dans Lille pour cracher leur haine des personnes LGBT. Après la dispersion du rassemblement, des participants ont sauvagement attaqué un bar gay du Vieux-Lille, le vice&versa.

Après avoir fait le tour du centre ville de Lille en voiture, où ils ont reçu un accueil hostile des passants, les extrémistes se sont rassemblés vers 20h Place de la République.

Drôle de mélange que formait cette cinquantaine de personnes : catholiques intégristes BCBG et boneheads aux tatouages explicites. On y retrouvait des militants d’extrême-droite ultra-violents bien connus : membres du groupuscule nazi-skin JNR / Troisième Voie, militants de Génération Identitaire (« célèbres » pour avoir occupé la mosquée de Poitiers), militants de l’ex Maison Flamande de Lambersart impliqués dans les actes racistes commis au bar le Magnum et dans les attaques du bar Le Resto Soleil. Les drapeaux français et flamands des nazillons côtoyaient les drapeaux roses et bleus de « la manif pour tous » sans que cela ne pose de problème aux organisateurs. Les néo-nazis avaient d’ailleurs annoncé leur présence à la manifestation sur la page Facebook de l’évènement :

Néo-nazis à la manif par tous

Génération Identitaire

Frigide Barjot, trop célèbre porte parole de « la manif pour tous » déclarait que la manif pour tous n’était pas gangrené par l’extrême droite : « [...] je vous prends au défi, de me montrer une image de gens d’extrême droite [...]« . Pour nous, des gens qui s’opposent à l’égalité des droits des les personnes homosexuelles sont des militants d’extrême-droite. Mais en plus des masses de bourgeois-cathos-fascistes-réacs qui composent « la manif pour tous », il est indéniable que l’extrême-droite la plus radicale et violente participe à ces évènements. Voici quelques photos d’extrémistes reconnus hier soir place de la République lors de la manif pour tous, juste avant l’attaque du vice&versa :

Décidemment Yohann aime le cochon

Yohann, militant à Troisième Voie, impliqué au Magnum et au Resto Soleil

Yohann

Toujours Yohann, notez sa présence dans la liste des invités

Admiez le White Power dans le cou...

« Gamin », vendeur de vêtement néo-nazi sur internet, avec un tatouage White Power dans le cou

Bubsy

Bubsy (à droite), chef de section des JNR (Jeunesse Nationaliste Révolutionnaire) du Nord, star d’un reportage diffusé sur M6 ou il exhibe ses tatouages néo-nazi avec Gamin

C’est le climat intensément homophobe instauré par les opposants au mariage homosexuel, les catholiques intégristes de France, le Front National et une large majorité de l’UMP qui rend possible le passage à l’acte de ces extrémistes. Barjot et sa meute promettent du sang et des larmes, les nazillons exhaussent leurs voeux.

http://luttennord.wordpress.com/2013/04/18/mais-qui-sont-les-casseurs-de-pedes-du-vieux-lille/

Portraits et relations des néo-nazis ayant attaqué le bar gay du Vieux-Lille

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Suite à l’attaque dans le Vieux-Lille  d’un bar gay, le site Lutte En Nord, publie une enquête sur les auteurs de l’agression, des skins d’extrême droite appartenant à la mouvance de Troisième Voie.

Portraits et relations des néo-nazis ayant attaqué le bar gay du Vieux-Lille

Lutte En Nord, toujours bien informé, livrait dès jeudi les identités des participants de « la manif pour tous », militants néo-nazis, ayant agressés des clients d’un bar gay du Vieux-Lille.Frigide Barjot ne pourra plus nier que des groupuscules d’extrême-droite participent aux « manifs pour tous » ni qu’ils commettent des actes homophobes violents. Les assaillants reconnaissent eux-mêmes avoir participé à la manifestation lilloise de mercredi avant de commettre leurs forfaits. Ils sont membres – et pour certains responsables – de Troisième Voie, des JNR et de La Maison Flamande. Ces individus sont coutumiers des agressions racistes, des attaques de bars gays ou réputés de gauche, de l’organisation de concerts et de manifestations néo-nazis.

Ils sévissent depuis quelques années dans le Nord de la France sans que jamais la police, toujours bienveillante envers les extrémistes de droite, ne les inquiète. Il aura fallu qu’ils agissent dans le contexte hyper-médiatisé de l’opposition au mariage pour tous pour enfin être appréhendés. Sans cela, et sans la vigilance des militants antifascistes, combien de temps auraient t-ils encore pu nuire, agresser, discriminer ?

Leur procès à été reporté au 13 mai. A noter que le très médiatique Claude Hermant, leader de la Maison Flamande de Lambersart (local et organisation d’extrême-droite aujourd’hui mise en sommeil), président de la Maison de l’Artois (jumelle artésienne de La Maison Flamande créée par Nicolas Colin) et porte-parole du Front Populaire Solidariste (avec Serge Ayoub) était présent en soutien à la comparution de ses camarades. Toujours lors de cette comparution de vendredi, deux autres militants de Troisième Voie ont été interpellés pour port d’armes prohibées (des matraques).

Petite biographie des boneheads qui ont agressé les clients du vice&versa ce mercredi après la manif pour tous.

Tomasz Szkatulski alias « Gamin »

Tomasz Szkatulski, leader des skinheads néo-nazis de Lille.

Néo-nazi lillois multirécidiviste, Tomasz a déjà été emprisonné à plusieurs reprises. Il a entre autres été condamné pour avoir attaqué un SDF à coup de chaine de vélo parce qu’il était d’origine africaine. Gamin serait actuellement recherché pour l’agression homophobe commise mercredi au vice&versa dans le Vieux-Lille.

Thomas

Thomasz apprécie la publicité que lui fait France 3. Il aimera également la notre. Thomasz, n’oubli pas de verser le pourcentage convenu pour les ventes générées à SOS racisme, merci.

Tatoué « White Power » dans le cou et « LOSC Army » sur les doigts (firme hooligan de Lille), Thomasz est de tous les mauvais coups. Après avoir un temps animé le comité de soutien aux prisonniers politiques néo-nazis Resistance POW (pour Prisoner Of War – tout un programme), Gamin s’est rapproché de La Maison Flamande, de La Maison de l’Artois et de Troisième Voie.

Il avait participé aux deux attaques du bar Le Resto Soleil, rue Kolb à Lille, orchestrées par les boneheads néo-nazis (voir nos articles sur la première et la seconde attaque).

Thomas S. (Gamin)

Gamin (à gauche) avec Bubsy, le chef de Troisième Voie Nord.

Thomasz est également le gérant d’une boutique en-ligne de vêtements faisant l’apologie du IIIème Reich dont voici quelques productions :

Sweat divison SS Charlemagne, promotion des concerts néo-nazis Blood and Honour, runes...

Sweat de la LVF, promotion des concerts néo-nazis Blood and Honour (sang et honneur – Blut und Ehre – était un slogan des jeunesses hitlériennes), runes celtiques…

Yohan Mutte

Yohan Mutte (au centre) portant son t-shirt JNR. On notera la présence de Renaud Cuignet (à droite), gérant du tattoo-shop « Passion Tattoo » à Armentières et également membre des JNR.

Autre militant néo-nazi bien connu, Yohan Mutte a participé mercredi dernier à « la manif pour tous » avant d’agresser des personnes pour la seule raison qu’elles étaient supposément homosexuelles. Yohan est membre de la garde personnelle de Serge Ayoub : les JNR (Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires). Sorte de milice de Troisième Voie composée de gros bras tous plus décérébrés les uns que les autres, les JNR sont une organisation ultra-violente qui fait le coup de poing contre les immigrés et les militants homosexuels, anarchistes, communistes et d’autres courants progressistes. Ils assurent également la sécurité lors de concerts néo-nazis et des évènements organisés par Troisième Voie.

Yoan jouant les gros bras pendant un discours de Serge Ayoub

Yohan (au centre droit) jouant les gros bras pendant un discours de Serge Ayoub – dirigeant de Troisième Voie, chef des skins nazis parisiens dans les années 80 qui se serait rangé…

Encore Yohann Mutte (au fond à gauche) avec Serge Ayoub.

Encore Yohan Mutte (au fond à gauche) avec Serge Ayoub présentant « Salut Public », le journal de Troisième Voie.

Yohan Mutte était aux côtés de Tomasz Szkatulski lors des deux attaques du Resto Soleil. Il le côtoie également aux abords des stades de foot en tant que hooligan du LOSC (tatouage « Rijsel Firm » dans le cou – Risjel est la traduction de Lille en flamand).

Yohann accoudé au bar de la Maison Flamande à Lambersart

Yohan accoudé au bar de la Maison Flamande (devenu le Guet à Pintes) à Lambersart.

Quand il n’est pas en train d’essayer de faire régner la terreur dans les bars de la rue Solférino (voir cet article sur son implication dans des actes racistes commis au bar le Magnum), Yohan travaille à Eaux du Nord, tout comme Flavien Metgy. Sympa l’ambiance au boulot…

yohann Mutte

Yohan Mutte dans le cortège des JNR lors d’un défilé imitant ceux des fascistes mussoliniens.

Yohann Mutte assurant la sécurité d'un meeting du Front Populaire Solidariste

Yohan Mutte assurant la sécurité d’un meeting du Front Populaire Solidariste avec d’autres JNR.

Flavien Metgy alias « Fléau »

Flavien Metgy

Flavien Metgy, l’un des « salariés du mois » à Eaux du Nord.

Flavien Metgy s’est également fait arrêter après avoir commis l’agression homophobe du vice&versa. Comme les autres membres de la petite bande, c’est un néo-nazi patenté membre des groupuscules Troisième Voie, Maison Flamande et Maison de l’Artois.

Flavien dit ne pas boire souvent et avoir un problème avec l'alcool. Ça se voit.

Flavien ne boit pas souvent. Mais alors quand il boit…

Flavien avait déjà fait parler de lui le 26 juillet 2011 lors de l’attaque de syndicalistes CGT et CNT qui tractaient sur le marché d’Auchel, l’agression alors organisée par « La Maison de l’Artois » de Nicolas Colin et de Claude Hermant, encore lui (ce dernier explique également le survivalisme sur M6 à ses heures perdues). Suite à l’attaque, Flavien Metgy était à la une d’un journal local. Il n’a, bien entendu, pas été inquiété par la police.

Flavien Metgy

Flavien Metgy lors de l’attaque des syndicalistes sur le marché d’Auchel (à l’extrême-gauche – pour une fois – portant une veste en jean). Au centre avec une casquette marron : Claude Hermant.

Jean-Philippe B.

Le plus jeune membre du commando.

Au vice&versa, comme auparavant lors des attaques du Resto Soleil, ces nazillons ont dû fuir devant la détermination des clients à se défendre. Face aux agissements des milices d’extrême-droite, seule l’action directe et collective permettra de les repousser, encore et toujours. Ils sont dangereux, aussi bêtes que méchants, et ils comptent des amis dans les forces de l’ordre. Pourtant ils sont loin d’être imbattables. Ils ne sont qu’une poignée et nous sommes des millions.

https://luttennord.wordpress.com/2013/04/23/portraits-et-relations-des-neo-nazis-de-troisieme-voie-ayant-attaque-le-bar-gay-du-vieux-lille/

Quand l’extrême droite radicale protège Marine Le Pen…

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Alex Loustau portrait

Alex Loustau

Alors que Marine Le Pen se vante d’avoir fait le ménage au Front national en excluant, par-ci, par-là, quelques militants un peu trop portés sur le bras tendu, le site d’informations antifasciste REFLEXes vient de mettre en ligne un article qui démontre qu’il n’en est rien, à travers l’exemple d’Alex Loustau. Car si il est facile de se débarrasser d’un Alexandre Gabriac ou d’un Baptiste Coquelle, il va être plus difficile de virer purement et simplement celui à qui elle a confié la protection rapprochée de la direction du FN, et qui n’est pas un gamin… L’ironie de l’histoire, c’est que c’est Frigde Barjot qui a sorti Loustau du placard !

Loustau, le vigile de Marine Le Pen

Depuis quelques jours, les organisateurs de la mobilisation contre la loi sur le « mariage pour tous » déclarent ne rien avoir en commun avec les « extrémistes » qui provoquent les affrontements avec la police en fin de manif, réclament l’intervention de Manuel Valls et des forces de l’ordre, et souhaitent carrément les envoyer en prison, comme l’a récemment déclarée sur Canal + leur égérie… pardon, leur porte-parole, Frigide Barjot.

Et cela semble marcher tant bien que mal. La manif parisienne de dimanche dernier a été effectivement un peu plus « propre » que les précédentes. Il faut dire que le service d’ordre avait été passablement renforcé par du personnel professionnel provenant de deux sociétés de sécurité, et que les policiers en civil surveillaient tout particulièrement le lieu servant de rendez-vous pour les militants de Civitas, et par conséquence pour ceux du Gud, du RF et autres JN. Mais revenons un peu sur la nouvelle coqueluche des médias (en passe de supplanter Marine Le Pen, pourtant fort appréciée dans les rédactions) et son passage au Petit Journal de Canal + vendredi dernier. Frigide Barjot se plaint donc allègrement de la présence de « groupuscules identitaires » dans ses manifs, les désigne, les montre du doigt et réclame, tant qu’à y être, de les envoyer « en taule ». C’est la diffusion en tout début d’émission d’images de la fin de la manifestation du mardi 16 avril qui provoqua ces réactions. Madame Barjot nous montre à son tour sur son portable la même scène, mais prise dès le début. On y voit un responsable de la manif appeler à la dissolution, et se faire insulter par un solide gaillard. Le ton monte rapidement entre le SO et l’effronté accompagné de quelques amis, qui en viennent aux mains avec le SO, tout en insultant au passage les journalistes. Cela pourrait être une scène classique de manif, celle d’un SO officiel au prise avec des jeunes gens un peu plus énervés ou des militants plus radicaux (que celui qui n’a jamais jeté une pierre nous jette la première !), sauf que dans le cas présent, les jeunes gens énervés ne sont plus si jeunes que cela, puisque l’agitateur de fin de manif n’est autre qu’Axel Loustau, un ancien du Gud. On aurait dû (ou pu) s’en douter : là où il y a de l’agitation, il y a du « gudard » !

LOUSTAU CANAL +

la suite ici

 

Vidéo : le 12 mai, l’extrême droite est dans la rue, mais un trottoir aurait suffi !

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Un aperçu des manifestations d’extrême droite de ce dimanche 12 mai : une mobilisation en forte baisse cette année, pour toutes sortes de raisons. Un article relatant tout cela en détail sera disponible sur le site de REFLEXes dans les tous prochains jours !



 

Les défilés d’extrême droite du 12 mai 2013 : entre tension et désillusions

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Publié sur le site REFLEXes :

Les défilés d’extrême droite du 12 mai 2013 : entre tension et désillusions

Batskin a beau brailler tant qu’il peut sur ses vidéos et multiplier les affiches annonçant d’obscurs groupuscules à sa manifestation, la mobilisation et l’unité des premiers défilés ont bel et bien disparu ! On est très très loin de « l’Union sacrée des patriotes français » qu’annonçait la banderole de tête !!

Comme chaque année, c’est d’abord l’État français qui a rendu hommage à Jeanne d’Arc, avant que ne se succèdent les différents groupuscules nationalistes radicaux. Mais l’extrême droite n’était pourtant pas loin, puisque, du trottoir, le Chœurs Montjoie Saint-Denis devaient assurer l’animation musicale : hélas, les Chœurs ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, et Jacques Arnould n’avait réussi qu’à rassembler… trois chanteurs autour de lui ! Après quelques hymnes à Jeanne d’Arc et le tube « En passant par la Lorraine », ils ont tenté une Marseillaise, reprise par l’Union nationale des parachutistes, malheureusement de façon asynchrone : le résultat était assez pénible à l’oreille. À noter que, pendant la commémoration, aux alentours de 9h20, Serge Ayoub a fait une apparition, fièrement campé sur son scooter bleu layette, suivi de ses sbires en voiture : la police les a fait rapidement dégager.

Côté nationaliste, le bal a été ouvert par L’ Œuvre française et les Jeunesses nationalistes, qui après avoir défilé en 2012 au côté du « Beau Serge » ont préféré cette fois quitter le navire, les JN et Gabriac s’étant fâchés avec Ayoub, comme pas mal de monde dans le milieu nationaliste ces derniers temps. Il faut dire que les récentes déclarations de ce dernier sur Facebook n’incitent pas beaucoup à l’unité et la franche camaraderie puisqu’il n’hésitera pas à traiter l’ Œuvre française de « ramassis de triso » ou mieux encore « d’auxiliaires de police, de petites balances ».

Lire la suite -> http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article496

Et pour rappel la vidéo de ce défilé

 

Un JNR pour protéger Marine Le Pen

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Interrogé à la suite de la mort de notre camarade Clément, Marine Le Pen a affirmé que son parti « n’a aucun contact, de près ou de loin, avec la Jeunesse nationaliste révolutionnaire« . Florian Philippot a de son côté déclaré : « Je ne connaissais pas ce groupe les JNR, j’en ai entendu parler hier. » Vraiment ?

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Photo 1 : 1er mai 2012, Daniel Mack assure la protection des dirigeants du Front national.
Photo 2 : treize jours plus tard, on le retrouve dans les rangs des « Jeunesses » nationalistes révolutionnaires de Serge Ayoub.
Photo du bas : à l’arrière plan, de gauche à droite, toute la direction du FN (Bruno Gollnisch, Jany Le Pen (derrière elle Florian Philippot), Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen, Louis Alliot, Gilbert Collard… Sous la protection du JNR Daniel Mack.

Pourtant, sur les photos ci-dessus, publiées sur le site d’infos REFLEXes, qui distingue-t-on dans le service d’ordre rapproché de Marine Le Pen et Florian Philippot lors de la manif du 1er mai 2012, avec oreillette et badge officiel du DPS ? Daniel Mack, qu’on retrouve 13 jours plus tard en première ligne dans les rangs des « Jeunesses » nationalistes révolutionnaires… À qui fera-t-on croire que Marine Le Pen confie sa sécurité et celle de ses proches à des gens qu’elle ne connait pas ? Mais, pour celles et ceux qui suivent l’extrême droite depuis longtemps, il y a là comme un air de déjà-vu : comme le rappelle REFLEXes, « Entre 1992 et 1994, il n’est pas rare de voir les JNR, parfois aux côtés du GUD dirigé alors par Frédéric Chatillon, faire le SO volant autour des meetings du Front National, comme au meeting du Zénith à Paris en 1992. » Une amitié entre FN et JNR qui ne date donc pas d’hier…

2008-07_MLP_au_Local_French_PrideTout comme elle ne doit pas connaitre Serge Ayoub – Batskin, chez qui elle buvait un verre à l’été 2008 pour la 1re « French Pride » organisé par le site François de Souche.

Esteban Morillo est bien un militant de Troisième Voie

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Estaban Morillo et Serge Ayoub (cliquez pour agrandir)

Communiqué de l’Action Antifasciste Paris-Banlieue :

Voici la preuve incontestable et définitive qu’Esteban Morillo, l’assassin de notre camarade Clément, est un militant de Troisième Voie, groupe d’extrême droite dirigé par Serge Ayoub. On observe sur cette photo Esteban Morillo (vêtu d’un tee shirt Troisième Voie) en compagnie d’un certain nombre d’autres militants dont leur leader Serge Ayoub.

La révélation de ce cliché est l’occasion pour notre organisation de soulever certains points importants liés au dramatique assassinat de Clément. Voici une semaine que notre camarade et ami nous a quitté et que nous devons faire face à une exposition médiatique importante. Si le traitement de l’information n’est pas uniforme, nous constatons néanmoins que certains médias, dans leur recherche du scoop et du sensationnel, se sont empressés de donner la parole à l’infâme Serge Ayoub, leader de l’organisation Troisième Voie dont l’assassin de Clément était donc militant. L’occasion était trop belle pour l’extrême droite et le comportement irresponsable de certains leur a permis d’étaler leur propagande mensongère et de jouir, une nouvelle fois, d’une exposition de grande ampleur à peu de frais.

Nous souhaitons également réitérer de façon claire et directe notre accusation portée au Front National et à sa présidente Marine Le Pen. Oui les liens existent et ils ont été largement mis en lumière ces derniers jours : sécurité du défilé du 1er Mai du Front National par certains membres des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires, diner en tête à tête entre Marine Le Pen et Serge Ayoub, présence de Marine Le Pen au local de Troisième Voie en 2008(1) ou encore soutien de Serge Ayoub et de Troisième Voie sur les marchés d’Hénin-Beaumont lors de la campagne du FN face à Jean Luc Mélenchon. A quand des investigations supplémentaires sur ces liens avérés entre les mouvances d’ultra droite et le Front National ?

Pour notre part, nous appelons à une grande manifestation unitaire face à la montée des idées de l’extrême droite. Rendez-vous le Dimanche 23 Juin à 15h à Paris (lieu à définir).

Toujours antifascistes !

(1) http://lahorde.samizdat.net/2013/06/08/un-jnr-pour-proteger-marine-le-pen/


AGEN: violentes agressions de militants de Troisième Voie

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Rassemble contre le droit de vote des étrangers d'une partie de la section Troisième Voie d'Agen le 27 octobre 2012 à Marmande (47). (capture vidéo)

Rassemblement contre le droit de vote des étrangers d’une partie de la section Troisième Voie d’Agen le 27 octobre 2012 à Marmande (47). (capture vidéo)

Les violences émanant de militants du mouvement de Serge Ayoub Troisième Voie continuent. Alors que ce week-end ils ont tenté de coller des affiches aux couleurs du trident,un peu partout en France, une nouvelle fois des membres de ce mouvement se sont rendus coupables de violence, comme en témoigne ces articles :

 

 

 

 

article de La Dépêche du Midi:

Deux jeunes de 25 ans qui avaient participé en tant que spectateurs au festival rock de la prairie du pont-canal, samedi soir à Agen, ont été passés à tabac par sept individus (dont deux filles) issus de la mouvance d’extrême droite skinhead, ou identifiés comme sympathisants du groupuscule «Troisième Voie» pour certains[...]

source

article de BFM TV:

Les suspects âgés de 22 à 35 ans, dont certains connus des services de police, auraient tabassé deux hommes sur une avenue du centre d’Agen alors qu’ils revenaient du Festival rock de La Prairie, en bord de Garonne[...]

source

article de Sud Ouest:

Elle a donc encaissé les coups, roulée en boule à terre, accompagnés d’insultes à caractère racistes. Le médecin qui l’a examinée a établi quinze jours d’interruption totale de travail. Son ami fait état de trois jours.
Cinq des jeunes agresseurs ont été interpellés juste après les faits et placés en garde à vue. Deux autres les ont rejoints dans les cellules du commissariat de police.
D’après les victimes, elles auraient été frappées avec des objets servant d’armes. Un poing américain a été retrouvé sur l’un des agresseurs.

Dimanche, la garde à vue des sept interpellés, cinq hommes et deux femmes, a été prolongée.

source

Communiqué de l’Alliance Antifasciste Agenaise:

Depuis 39 ans, la prairie du pont canal accueille le Festival de la Prairie, plus vieux festival libertaire et alternatif de France. Chaque année, depuis maintenant cinq ou six ans, les agressions de l’extrême-droite lors de cet évènement et, hélas, lors d’autres manifestations culturelles (Agen ville anti-raciste, rassemblements RESF, …) , se multiplient.

Loin des coups de poing échangés les années précédentes, cette édition aurait put connaitre un drame.

Comme a leur habitude, ne brillant pas par leur courage, les milices d’extrême-droite attendaient les festivaliers vers 2h du matin dans les rues étroites du quartiers Jasmin à Agen. Un militant de l’Alliance antifasciste agenaise en a fait les frais, se faisant agresser par 4 personnes en quittant le festival.

Mais le pire restait à venir. Ce dimanche matin, alors que l’équipe du festival nettoie le lieu de la fête, un jeune homme d’une vingtaine d’année se présente à elle, le visage tuméfié de coups. Les dents cassées, minerve au coup pour tenter de réparer les vertèbres brisées par les coups de matraques. Le jeune raconte son calvaire et son attaque par un groupe armé car il “venait du festival anarchiste” comme l’ont dit ses agresseurs. La violence des coups n’est pas qualifiable: battes de base-ball, matraques téléscopiques, poings américains … les coups pleuvent sur un homme à terre pendant que les petites amies des nazis rient de la scène.

Nous vous tiendrons informés de l’état de santé de notre camarade qui a reçu plus de 15 jours d’ITT.

Une plainte sera déposé par la victime et par le Festival de la Prairie qui ne cesse de prôner son attachement aux valeurs de solidarité et d’égalité.

À Agen comme ailleurs, pas de place pour le fascisme, ni dans la culture, ni ailleurs.

Source

 

Mais qui est allé boire un verre chez Serge Ayoub ?

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Le Local

Le Local

Le blog Brasier et Cerisiers s’est amusé à recenser tous ceux qui sont venus causer au Local, le bar de Serge Ayoub, le leader de feu troisième Voie. Si on y retrouve la fine fleur de l’extrême droite (comme Christian Bouchet par exemple), d’autres invités sont plus inattendus tel le « socialiste » Julien Landfried, militant MRC et candidat PS au législatives de 2012… Ci-dessous, le début de l’article :

La terrible actualité a mis en avant une des figures les plus « sulfureuses » de la droite de la droite (de la…) de l’extrême droite : Serge Ayoub dit Batskin. En 24h, la France découvre ce sinistre individu via les chaînes d’infos continue (qu’on ne remercie pas). Il est pourtant bien connu des organisations antifascistes depuis une trentaine d’année (Une biographie détaillée et plus d’infos ici et là). Ce monsieur est donc à la tête des « JNR » (Jeunesse Nationaliste Révolutionnaire, parfois écrit au pluriel), groupe de boneheads plus si jeunes que ça [au passage, apprenez à différenciez skinhead vs bonehead, ça serait bien!] ainsi que du mouvement « 3ème voie ». Et comme tout chéfaillon de « mouvement de travailleurs d’extrême droite », Ayoub est aussi patron (quoi de mieux qu’un patron pour défendre les travailleurs ?). Patron d’un bar qui se veut être une sorte de « centre culturel » : le Local, qui d’après des propos recueillis par le journal StreetPress pour sa la carte des droites nationales et radicales à Paris assure « la synergie de l’extrême-droite à Paris ». On y trouve entre autre une belle affiche du spectacle de Dieudonné, une bibliothèque riche en ouvrages sur le « pangermanisme » ou le « nationalisme-révolutionnaire ». Et on y croise surtout un tas de gens venus participer à des causeries, des conférences, des dédicaces…

 Certains appartiennent à des cercles vaguement plus « mainstream » ou du moins pas aussi grossièrement étiqueté bourrin-nazi. Il est évident que, maintenant que les JNR (ou assurément des gens qui semblent en être très proche puisque Ayoub les a aux téléphone seulement quelques heures après les faits) sont impliqués dans la mort de Clément Méric ce 5 juin 2013, un certain nombre de personnes vont essayer de cacher le plus possible avoir eu des activités communes avec ce monsieur et son « milieu ».

la suite ici

Le 9 mai à Paris : un rendez-vous de l’extrême droite radicale depuis 1994

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9mai1994En 1994, pour protester contre le cinquantième anniversaire du débarquement en Normandie, l’extrême droite radicale (dont le GUD et les JNR de Serge « Batskin » Ayoub) décide d’organiser un rassemblement le 7 mai 1994, la fin de la présence nazie en France et en Europe signifiant pour elle le début de la « véritable occupation » (sic). Le rassemblement n’est pas autorisé mais les nationalistes se rendent néanmoins sur le lieu prévu : des affrontements ont lieu avec la police, obligeant les militants nationalistes à quitter la place. L’un d’eux, Sébastien Deyzieu, militant à l’Œuvre Française, se réfugie dans un immeuble rue des Chartreux (situé à plus de 800 mètres du lieu de la manifestation) et trouve la mort dans des conditions inexpliquées, en tombant du toit de l’immeuble. Hospitalisé, il meurt le 9 mai.

C9M2010La mort tragique de ce jeune homme est alors récupérée par le GUD, les JNR, le FNJ (Front National de la Jeunesse) et l’Œuvre Française qui forment le Comité du 9 mai. Depuis, cette date est devenu l’occasion pour tous les mouvements d’extrême droite de manifester en pleine rue (sans aucune autorisation les premières années) sous la forme d’une retraite aux flambeaux avec drapeaux à croix celtique et saluts fascistes comme en 2003, quand les organisateurs sont les Jeunesses Identitaires. En 2007, les militants d’extrême droite décidaient d’associer à leur commémoration un hommage à Julien Quemener, supporter du PSG tué en décembre 2006 lors du match PSG/Tel-Aviv, espérant ainsi recevoir le renfort d’une partie des « durs » de la tribune Boulogne.

Le 9 mai est devenu les années suivantes un prétexte que se donne l’extrême droite radicale pour défiler en toute tranquillité dans les rues de Paris avec drapeaux et insignes fascistes… En 2010, C’est Serge Ayoub et l’Œuvre Française qui organisent les « festivités », sans manifestation publique, mais avec concert (business oblige…). Depuis qu’il est revenu en France, Serge Ayoub a en effet un pied dans le milieu biker, un autre dans la politique (prise de contacts avec Alain Soral et son club Egalité & Réconciliation, les Identitaires, le Renouveau Français et le milieu skin d’extrême droite). Son bar « Le Local » est devenu le lieu de rencontre sur Paris d’une bonne partie de la jeunesse radicale d’extrême droite mais également des skins d’extrême droite de passage sur Paris. En charge des derniers « 9 mai », Ayoub en a changé assez radicalement la nature : d’abord en cessant de défiler le jour même,  mais le week-end autour de cette date (en marchant ainsi sur les plates-bandes de l’Action française qui défilent traditionnellement pour Jeanne d’Arc le deuxième week-end de mai) ; ensuite en changeant de lieu (alors que la manifestation avait lieu à proximité du lieu du drame, Ayoub l’a déplacée de l’autre côté de la Seine, une fois encore pour coller aux basques de l’AF) ; enfin en finissant par reléguer l’hommage à Sébastien Deyzieu au second plan (les relations entre Ayoub et l’Oeuvre française devenant plus que tendues, on imagine les grincements de dents de l’OF devant la récupération de leur martyr). Pour des comptes rendus détaillés autour de cette date, vous pouvez aller sur le site antifascistes REFLEXes pour les dernières années : 2010, 2011, 2012 et 2013.

À noter que depuis 2003, les antifascistes n’ont pas été en reste et ont organisé plusieurs contre-manifestations.

De Batskin à Serge Ayoub (1) : les années Skinhead

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Le site d’information antifasciste REFLEXes vient de publier sur son site un portrait extrêmement complet de Serge Ayoub, alias Batskin, leader de feu Troisième Voie, le mouvement auquel appartenait Esteban Morillo, l’assassin du jeune antifasciste Clément Méric. Les plus curieux d’entre vous peuvent d’ors et déjà lire l’article dans son intégralité, mais pour ceux que la densité d’informations pourraient décourager, La Horde propose, en collaboration avec REFLEXes, le portrait d’Ayoub en plusieurs parties, agrémenté de documents complémentaires.

Batskin, la politique et les années 1980

Retracer le parcours de chef de bande et de militant politique de Serge Ayoub a un double intérêt. Il n’est pas question ici d’aborder toutes les légendes urbaines qui circulent sur son compte [1], mais plutôt de mettre à jour un parcours politique qui ne cadre pas avec le discours d’un homme qui aujourd’hui prétend n’avoir jamais été d’extrême droite et se plaît à brouiller les cartes en déclarant régulièrement être un véritable homme de gauche, qui n’aurait pas trahi la classe ouvrière et serait depuis sa jeunesse resté fidèle à ses idéaux. Originaire de Bagnolet, Serge Ayoub, né en 1964, prétend ainsi à 16 ans avoir été membre du Parti Socialiste et l’avoir quitté en 1980, dégoûté par les magouilles et le système Mitterrand (Soit un an avant la victoire de la gauche aux présidentielles de 1981, quelle intuition !). Par dépit et provocation, il se serait alors tourné vers le nationalisme.

Petit déjà il traînait dans les rues …

Paul Thompson (à gauche) avec Serge Ayoub.

Présent au tout début du mouvement skin en France [2], il a fait la découverte du phénomène lors d’un voyage en Angleterre à Oxford et adopte le look en rentrant en France [3]. C’est sans doute à cette occasion qu’il fait la connaissance de Bruce Thompson, un skin anglais qui le suivra tout au long de ses « aventures » dans les années 1980 et 1990.

Dès 1982 il traîne avec la bande de skins de Gambetta (dans laquelle on trouve, outre Batskin, Sniff, Porky, Piaf, Grand Eric, Jean Luc, Bruno de Meaux, Jovany et Ptit Willy) l’une des quatre bandes principales de l’époque sur Paris avec Tolbiac [4], Bonsergent [5] et les Halles [6]. On pouvait croiser régulièrement la bande de Gambetta dès cette époque dans le quartier du Luxembourg, au lycée privée à Saint-Sulpice, situé près de la fac d’Assas, où plusieurs skins des différentes bandes parisiennes étaient scolarisés. Le groupe va s’étoffer et quitter la place Gambetta pour traîner dans le quartier de Saint-Michel, le plus souvent autour de la boutique de disques New Rose, où se constitue ce qui va donner naissance à la bande du Luxembourg et au groupe de rock d’extrême droite Evil Skin [7].

Evil Skin

En parallèle, Ayoub s’engage dans la campagne électorale de Jean-Marie Le Pen dans le XXème arrondissement de Paris pour les municipales de 1983. C’est une époque où le Front national de la Jeunesse, dirigée par Carl Lang [8], est en charge du SO pour le FN [9] : le parti est alors encore un rassemblement hétéroclite de nombreuses tendances et les jeunes néofascistes et néonazis sont tolérés dans le mouvement, malgré leurs nombreux dérapages et provocations, puisqu’ils étaient bien souvent les seuls à accepter de coller ou de faire le SO pour le Front.

Carl Lang en plein effort…

Carl Lang en plein effort. Tiré des dossiers du Canard « Le Pen le vrai »oct. 1992

La bande de skins de Bat se fait rapidement remarquer par sa violence dans le quartier de Saint-Michel et elle est priée de quitter les lieux. Les skins s’exécutent pour s’installer quelques centaines de mètres plus haut au Luxembourg. Ils sont alors rejoints entre autres par Bruno [10] et Tyran de la bande de Tolbiac, Jabba, Tintin, Pascal de Juvisy, Brochet et des skins du Havre dont Régis Kérhuel, Yvon, Eric, et Cornette. À l’occasion de la réforme Savary en 1984 des Universités, les syndicats de droite comme l’UNI, mais aussi le GUD se mobilisent et organisent des manifestations pour protester contre le projet de loi. Ces manifestations donnent lieu à de nombreux affrontements. Sur les photos d’époque des différentes manifestations, on reconnaît en première ligne la bande du Luxembourg en compagnie du GUD.

Sniff au premier plan avec un foulard blanc sur le visage

Le groupe est alors approché par Alexandre Chabanis [11], chef de la toute petite formation Révolution Occident. Mais la greffe ne prend pas, en particulier parce que Chabanis tente de monter la bande contre Ayoub qui à cette époque, travaille pour gagner sa vie dans des boutiques de disques, mais également comme colleur d’affiches pour le RPR ou comme membre de service d’ordre, comme lors d’un concert de Sos-Racisme en 1985 au Bourget !

Le Klan

En 1985, Batskin fonde officiellement le Klan (parfois appelé Nazi Klan) à partir de la bande du Luxembourg et des skins gravitant autour du groupe Evil Skin, la Zyklon Army, en faisant le ménage parmi ses membres. Après avoir distribué à toute la clique une carte officielle de membre de ce parti, sans que les gens aient donné leur avis, il demande de porter le logo du Klan, une rune d’Odal rouge sur les bombers.

Les Evil Skin/Klan en tenue de gala avec la fameuse rune rouge

En mai 1985, ils font une apparition lors de la manif en hommage à Jeanne d’Arc, avec une pancarte « Les Amis de Barbie », en référence à l’ancien SS Klaus Barbie, aux côtés de membres du Kop de Boulogne, dont certains étaient membres du FNJ.

Roger Holeindre, l’un des rares membres du Front national à avoir été résistant, et responsable à l’époque du SO pour le FN, charge la bande d’Ayoub, provoquant de nombreux heurts au sein de la manifestation.

Le Klan récidive en mai 1987 sous la banderole « Skins de France ». Le Klan à cette époque se rend célèbre par ses nombreux actes de violence contre les autres bandes skins et punks, mais également contre des immigrés.Le tout jeune Alain Perez, chanteur de Légion 88

Ils sont le sujet de nombreux reportages dans les années 1980 [12] dans lesquels on peut les voir lancer des cocktails Molotov dans un hangar désaffecté…

Batskin en concert. Photo publiée à l’origine sur le blog Oi the taxman

À cette époque Serge Ayoub, en compagnie de Sniff [13], fréquente la tribune Boulogne [14] , plus par opportunisme que par réelle passion pour le foot : le hooliganisme français montant en puissance, le futur patron du Local y voit là l’occasion de recruter de la main-d’œuvre. Batskin et ses amis sont présents lors du France-Angleterre de 1984 au Parc des Princes, où toutes les bandes skinheads de Paris avaient passé un pacte temporaire pour se retrouver et attaquer les hools anglais [15]. L’ouverture en 1986 de la première boutique skin le London’Styl, dans le XVe arrondissement de Paris, leur permet, pendant un temps, d’avoir un local. Les propriétaires s’arrangent alors pour faire dégager les éléments les plus durs au profit d’autres bandes moins marquées et moins politisées, ce qui engendre des tensions entre bandes. La même année, lors d’un concert RAC à Bourges où Evil Skin doit se produire, en marge du Printemps de Bourges, le Klan fait sensation en distribuant des tracts néonazis avant le concert, mais également par leur tenue, toute en noir (treillis et bombers) orné de la fameuse rune rouge. Lors des mouvements étudiants contre le projet de loi Devaquet en 1986, Ayoub et son Klan, une nouvelle fois, s’associent au GUD, cette fois-ci pour attaquer les fins de cortèges étudiants. Sur ce reportage de l’époque, où l’on voit la police permettre au GUD qui vient d’attaquer un cortège d’étudiants de revenir sur Assas, on peut entendre la douce voix de Batskin se lancer dans un discours dont lui seul a le secret. L’agitation et les contacts au sein de la mouvance nationalistes de Serge Ayoub ne tardent pas à attirer l’attention de quelques groupuscules. En 1986 Batskin et quelques membres du Nazi Klan se rapprochent du MNR [16] de Jean-Gilles Malliarakis, sans pour autant y adhérer. Après avoir amorcé de brefs contacts avec le PNFE [17] de Cornilleau, Ayoub choisit finalement de rejoindre en 1987 Troisième Voie. Il faut dire qu’il y avait peu de place pour Batskin au PNFE, puisque des groupes de skins existant étaient déjà présents, Légion 88 [18] ou Bunker 84, avec lesquels ils entretenaient des relations plus que houleuses.

Les JNR

Au sein de Troisième Voie, sur les bases du Klan et en allant chercher quelques membres au sein d’autres bandes de skins nazis en Ile-de-France, Ayoub monte un nouveau groupe, les Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires. Ceux du Klan ayant refusé de suivre Ayoub à TV se tournent alors vers les Faisceaux Nationalistes Européens [19], comme Pascal Berger [20] ou quittent peu à peu la mouvance skinhead, comme certains membres de Evil Skin.

Les JNR, installés dans les locaux de TV dans le quartier de Châtelet incarnent alors la branche skin et « prolétarienne » pour les jeunes voulant intégrer TV, le GUD se chargeant des jeunes issus de la bourgeoisie et des étudiants. Le rôle dédié aux JNR est alors la sécurité des manifestations et des rassemblements du mouvement, une activité que, à la lecture des bulletins internes du mouvement de l’époque, les JNR ont du mal à tenir [21]. On compte dans les rangs des JNR Eric Rossi, futur fondateur de la revue Réfléchir & Agir. L’objectif affiché du chef de TV, Jean-Gilles Malliarakis, était de récupérer les skins d’extrême droite comme autrefois Jeune Nation ou Occident avait tenté de récupérer les « Blouson noirs ». Il est aidé dans cette démarche par un certain Rodolphe Crevelle, aujourd’hui rédacteur de la revue le Lys Noir, et que l’on retrouve ces deux dernières années aux côtés de Serge Ayoub et de ses JNR.

Finalement l’idée est rapidement abandonnée, Batskin et sa bande étant incontrôlables. Les JNR et Bat quittent TV en 1989, non sans avoir été utilisés par Malliarakis une dernière fois en mai 1989, pour mettre au pas le GUD, dirigé alors par William Bonnefoy [22]. Ayoub a eu l’occasion à plusieurs reprises d’avoir des explications houleuses [23] avec le chef du GUD, comme lors du 1er mai 1990 où il lui casse la gueule pendant le défilé du Front national. Quelques semaines plus tard, lors d’une soirée étudiante à Assas, Bonnefoy tente de se venger, sans succès, et il finit par porter plainte contre Batskin [24].

Sans local, boutique ou bar pour se retrouver avec ses amis, Ayoub met une nouvelle fois les pieds au Parc des Princes en tribune Boulogne, avec le Pitbull Kop. Bien qu’étant assez peu passionné par le foot de son propre aveu, le Parc des Princes lui permet d’avoir un point de ralliement fixe pour sa bande, en particulier pour Régis Kerhuel et Stephane Boigne, dit Mamouth, plus attaché au foot et au PSG que leur chef. Cette fois-ci Ayoub décide de prendre les choses en main, en publiant des fanzines : Pour le prix d’une bière et Blood & Beer.

Fanzine de Batskin

Un autre fanzine d’Ayoub…

Alors que sa bande ne fait pratiquement aucun déplacement, et qu’il doit subir la concurrence d’autres groupes de supporters violents comme les Commandos Pirate Paris, Ayoub parvient malgré tout à s’imposer auprès Canal+ (qui vient de reprendre le club) comme un interlocuteur crédible, capable d’imposer la paix dans les tribunes ! Côté politique, il monte l’association « Europa Riezel » avec la figure du nationalisme breton, Yann-Ber Tillenon malgré les quelques différends qu’ils avaient pu avoir par le passé [25]. L’expérience dure très peu de temps et Ayoub et ses JNR finissent par se rapprocher de l’équipe du journal Militant du Parti Nationaliste Français [26]. Les JNR se confondent alors parfois avec le Comité de Base Jeunesse, groupe intégrant les individus ne pouvant intégrer les JNR. Grâce au local du PNF, Ayoub continue de rassembler autour de lui plusieurs dizaines de skins nazis. Mais la cohabitation avec les anciens collabos et Waffen SS du PNF tourne court là-aussi, surtout après la diffusion par les JNR-CBJ des tracs pro-irakiens pendant la Guerre du Golfe. À cette époque, Ayoub tente d’ailleurs de prendre contact avec des islamistes radicaux comme Mohammed Mouhadjer, proche des réseaux qui ont organisé les attentats à Paris en 1986.

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Cet article est libre de droit, mais nous vous demandons de bien vouloir en préciser la source si vous en reprenez les infos :
REFLEXes http://reflexes.samizdat.net , contact : reflexes(a)samizdat.net

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En bonus sur La Horde, un aperçu du traitement des phénomènes des bandes dans les médias : on le voit, l’extrême droite est toujours la mieux servie…

Presse

[1] On ne s’attardera pas comme souvent dans les articles le concernant, sur la profession de sa mère ou ses origines réelles ou fantasmées

[2] Le mouvement skin en France à son origine n’était pas politisé. Les premières bandes comme celles des Halles ou en banlieue parisienne, tenaient plus de la bande de rue classique

[3] interview en 2006 de Batskin « Paris – Skinheads Vs. Bikers »

[4] Bande liée au groupe de oi les Tolbiac’s Toads, en contact avec des mouvements nationalistes comme l’Œuvre française, la FANE ou Troisième Voie. Le groupe reste très populaire aujourd’hui chez les amateurs de oi, et pas seulement chez les skins nationalistes. Le guitariste du groupe a récemment fait parler de lui, en avril 2012, pour avoir agressé un patron de bar à Limoges et tenté de le poignarder. Il se trouve (oh, hasard !) que cet ancien skinhead est aussi le secrétaire départemental de Haute-Vienne du Front national. Au moment de l’agression, Marine Le Pen avait déclaré : « S’il est condamné, je pense qu’il ne devra plus rester (cadre du FN) ». C’est donc en toute logique que l’on verra Vincent Gérard sur l’estrade de la place de l’Opéra lors du 1er mai frontiste de cette année aux côtés des cadres du parti , et qu’il sera maintenu à son poste !

[5] Qui donnera naissance à l’un des tout premiers groupes oi à enregistrer un disque, les Swingo Porkies. Ce groupe était totalement apolitique et rencontrera des problèmes avec des bandes de skins nationalistes. Pour plus de détails, nous vous invitons à lire l’interview d’un ancien membre du groupe en Juin 2002 :http://benjamos.free.fr/frames/swin…

[6] La bande des Halles, qui a pris naissance sur une précédente bande qui ne comportait pas de skinhead, serait la toute première bande de skinheads à Paris. Elle n’avait rien de politique et était composée de garçons et de filles de différentes origines. Cela n’empêchera pas une partie du groupe de donner dans la provocation devant certains médias. Sur la bande des Halles et le début du mouvement skinhead en France, ainsi que Kop of Boulogne, lire l’interview de Fabian, l’un des premiers skins français

[7] Composé de Sniff, Regis Kerhuel (remplacé ensuite par Bertrand membre du groupe RAC Bootboys), Renaud, Luke, P’tit Willy et Cornette le premier batteur. Evil Skin est l’un des groupes RAC (Rock Against Communism) les plus populaires dans le milieu skin, qu’il soit apolitique ou d’extrême droite. Ouvertement néonazis d’après les textes du groupe, les différents membres tentent aujourd’hui de prétendre qu’il n’y avait rien de politique et que tout n’était que provocation

[8] Une personnalité qu’on retrouvera souvent tout au long de la carrière de Batskin

[9] Ce n’est que quelques temps plus tard qu’apparaitra officiellement le DPS, Département Protection Sécurité, monté par le « Colonel Janbart » (de son vrai nom Jean Fort), avec l’aide d’anciens du SAC, lui-même étant un ancien de l’OAS-Métro, incarcéré pour cela. Il est décédé le mois dernier. Roger Holeindre avait également tenté de discipliner les skinheads au sein du service d’ordre du FN, sans succès

[10] Chanteur des Tolbiac’s Toad

[11] Vieux militant nationaliste, entre autres à Occident

[12] Certains journalistes à l’époque, à la recherche de sensationnel n’hésitaient pas à « chauffer » la bande d’Ayoub pour filmer quelques agressions. C’est le cas en particulier le 22 avril 1990. Pour les besoins d’un reportage pour la chaîne La 5, Batskin et quelques JNR, dont Eric Rossi et Joël Giraud, agressent un Africain, Karim Diallo, sous les caméras des journalistes. Ils seront condamnés à 8 mois de prison avec sursis en janvier 1994 pour cette agression

[13] Sniff se fera tirer dessus par un punk en 1984 à la sortie d’un bar, suite à une embrouille qui s’était déroulée au Parc des Princes. Sniff restera paralysé

[14] Concernant l’apparition des premiers skins dans la tribune Boulogne et sa droitisation, nous renvoyons vers cette interview du chanteur de Sherwood Pogoainsi que cet historique

[15Reportage de 1985 sur le PSG où on voit Fabien parler du match France-Angleterre. Bastkin, sans doute par pudeur y fait une petite apparition, masqué, devant un drapeau nazi

[16] Mouvement Nationalistes Révolutionnaire, mouvement néo-fasciste et nationaliste révolutionnaire qui fait la jonction entre les groupuscules des années 1970 et la génération des années 1980-1990

[17] Parti Nationaliste Français et Européen. Parti nazi issu d’une scission du PNF. Le PNFE aura la particularité de vouloir recruter un maximum de skinheads d’extrême droite. Ses membres seront à l’origine de plusieurs attentats anti-immigrés dans les années 1990. Pour plus de détail voir l’article que nous leur consacrions en 1993 : PNFE le retour.

[18] Groupe RAC de l’Essonne, connu pour ses propos ouvertement racistes et néonazis. Militants au PNFE, ses membres seront en particulier arrêtés pour avoir mis le feu à des permanences du PCF et de la CGT, notamment le chanteur Alain Perez qui se convertira dans les années 1990 au végétarisme et au soi-disant « apolitisme » avec son groupe Tribal Zone, tout en gardant ses contacts bien entendu avec ses vieux potes et continuant à fréquenter certains RAC ! Des compilations ou des albums tribute (avec entre autres Fraction, dans lesquels on retrouve Philippe Vardon et Fabrice Robert) sont sortis dans les années 2000, avec l’autorisation du groupe, comme il était stipulé à chaque fois ! Légion 88 seront les grands ennemis d’Evil Skin, les premiers reprochant aux seconds les origines iraniennes de leur chanteur Sniff, de son vrai nom Iman Zarandifar

[19] Mouvement néonazi qui a pris le relais de la FANE

[20] Il deviendra par la suite responsable de la sécurité pour le PSG via la société Challengers jusqu’au début des années 1990

[21] Jeunesse Française des années 80-90 : La tentation néo-fasciste, Eric Rossi, LGDJ. p.284

[22] Ancien du FNJ, exclu en 1983, il adhère ensuite à Troisième Voie puis au GRECE. En 1987 il serait parti combattre au Liban et à son retour aurait intégré le GUD, pour en devenir le chef. Dans les années 2000 il se fera remarquer pour ses relations houleuses avec de nombreuses figures de l’extrême droite alors qu’il était le responsable des éditions L’Homme Libre

[23] D’après un petit texte que fait circuler Hervé Ryssen, Bonnefoy est en partie à l’origine de certaines rumeurs concernant les possibles origines extra-européennes d’Ayoub. Le second étant Hervé Guttuso, autre grand ennemi de Serge Ayoub. S. Ayoub vu par Guttuso, dans sa revue WOTAN (Will of the Aryan Nation), ça donne cela :

[24] Issu du texte William Bonnefoy : un « Homme libre » février 2011

[25] Ayoub avait agressé Yann-Ber Tillenon en 1988 à la sortie d’un meeting de Troisième Voie !

[26] Le PNF regroupe d’anciens engagés dans les Waffen SS français qui ont en particulier fondé le Front national !

Quand Pierre Carles salit la mémoire de Clément

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Tribune_CarlesLe réalisateur Pierre Carles s’est cru malin en publiant dans le numéro d’été de Siné Hebdo une « analyse » aussi faussement impertinente qu’erronée à propos du meurtre de Clément Méric : celui-ci serait le résultat de la lutte des classes, avec Clément dans le rôle de l’affreux bourgeois cultivé, et Morillo dans celui de la pauvre victime prolétaire. Bien qu’il ne fasse en réalité que reprendre le discours misérabiliste que l’extrême droite relaie depuis des semaines, accordons lui la possibilité d’une lecture « marxiste » de l’événement, mais pour lui rappeler que Morillo, c’est le Lumpenproletariat, un supplétif de la bourgeoisie, le bras armé de sa domination… Mais la question n’est pas là, car Carles se fout bien et de l’extrême droite, et de l’antifascisme : en titrant «Pierre Carles décortique l’affaire Clément Méric»,  en une de son numéro d’été, Siné Hebdo rejoint la meute des charognards qui vendent du papier sur le dos de Clément, et Carles celle des plumitifs en mal de publicité : Siné Hebdo et RTL, même combat, quant à Pierre Carles, il est bien possible qu’on le retrouve sous peu, sinon comme Robert Ménard roulant pour le FN, du moins parmi ces «gens de gauche» qui, avec l’air de ne pas y toucher, grenouillent à l’extrême droite, comme son copain Marc-Édouard Nabe, présent à l’inauguration du Local de Serge Ayoub en 2007 ou, plus récemment au théâtre de la Main d’Or pour faire dédicacer son livre L’Enculé en présence de Dieudonné…

Carles

À Gauche, Marc-Édouard Nabe en compagnie de Dieudonné pour la dédicace de son livre au théâtre de la Main d’Or en octobre 2011. À droite, Pierre Carles présente son film Choron dernière avec Nabe à l’espace Saint-Michel en janvier 2009
(Source : Alainzannini.com, le site officiel de Marc-Édouard Nabe…)

Pour une analyse plus précise, on vous conseille aussi de lire la réponse publiée par Article 11, signée de Serge Quadruppani et Odile Henry, dont voici le début :

La volonté, fort utile, d’aller à contre-courant des discours tenus par les médias dominants peut aussi conduire à des raccourcis et des amalgames dignes des éditocrates qui y sévissent. Pierre Carles en offre une illustration dans une récente tribune publiée par Siné Mensuel. Convoquant dès les premières lignes Karl Marx et Pierre Bourdieu, le cinéaste soutient que « la lutte de classes » est une « dimension fondamentale » de la bagarre qui s’est terminée par la mort de Clément Méric. Pour en arriver à cette énormité, il commence par un coup de force intellectuel : par le détour d’une interrogation purement rhétorique, il soutient que Clément et ses amis ont été « victimes d’un certain complexe de supériorité intellectuelle ». Avec les informations accessibles au public (et si Carles en possède d’autres, qu’il les communique), il faut être soi-même doté d’une confiance peu banale dans ses propres capacités intellectuelles pour prétendre connaître la psychologie des acteurs de ce drame. En matière de « capital culturel », pour utiliser le même terme bourdieusien que Carles, ce qu’on sait de Clément Méric donne à penser qu’en effet, il était mieux pourvu qu’Esteban Morillo, le skin qui l’a tué. Mais pour tous les autres participants à la rixe, des deux côtés, on ne sait rien. C’est un peu insuffisant pour transformer de jeunes antifascistes en petits bourges prenant de haut des prolos.

La suite ici

De Batskin à Serge Ayoub (2) : les années business

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Initialement prévu à Paris, le meeting sera interdit et se déroulera finalement dans un pavillon de banlieue.

Le site d’information antifasciste REFLEXes vient de publier sur son site un portrait extrêmement complet de Serge Ayoub, alias Batskin, leader de feu Troisième Voie, le mouvement auquel appartenait Esteban Morillo, l’assassin du jeune antifasciste Clément Méric. Les plus curieux d’entre vous peuvent d’ors et déjà lire l’article dans son intégralité, mais pour ceux que la densité d’informations pourraient décourager, La Horde propose, en collaboration avec REFLEXes, le portrait d’Ayoub en plusieurs parties, agrémenté de documents complémentaires. Après les années skinhead (les années 1980), voici les années business (les années 1990)…

Petit commerce, prestations privées et dérapage

En 1992, Ayoub ouvre une boutique, le Dark Side. Il s’agit alors pour lui d’avoir son propre local, avec lequel, entouré de ce qui reste des JNR (une trentaine d’individus), il tente de fédérer les nouvelles générations de skins nationalistes. Le 5 mars 1993, il organise dans la banlieue parisienne un meeting skinhead intitulé « les nouveaux barbares ».

Stephane Boigne (cité plus haut) en hools en haut à gauche (vol d’une écharpe à un groupe de supporters adverse lors d’un Bordeaux-PSG en 93), en JNR en bas, et en skin aux côtés d’Ayoub. Olivier Mathieu, négationniste hystérique aura lui son heure de gloire chez Dechavanne en 1990 en réclamant « une minute de silence pour les quatorze millions d’Allemands déportés en 1945 et 1946″, provoquant l’intervention musclé du Betar présent dans le public.

En juin 1993, le Dark Side est détruit par un attentat et fermé administrativement. L’attentat n’ayant jamais été élucidé, certaines mauvaises langues dans le milieu nationalistes comme la revue Réfléchir & Agir laissent entendre qu’Ayoub était derrière cet attentat. La destruction du local lui aurait permis de se mettre en faillite et donc de ne plus honorer ses fournisseurs…

En couv de ce n° Régis Kérhuel et sa tête de mangeur d’enfants !

Quelques temps plus tard, il ouvre une seconde boutique, le Dark Lord, et monte un label RAC Empire Records. En parallèle de ses activités commerciales, Batskin garde le contact avec les formations politiques nationalistes traditionnelles. En 1993, il se présente aux élections législatives dans la 11ème circonscription des Hautes-de-Seine, à Bagneux-Montrouge, sous les couleurs de l’Alliance Populaire [1] de Jean-François Touzé et Roland Hélie, un mouvement dont le financement est assumé en partie par le la droite parlementaire. (L’AP a d’ailleurs été l’occasion pour plusieurs anciens skins nazis de refaire un peu de politique). Ayoub obtient 0,17 % des voix…

Toujours en contact avec Carl Lang, à cette époque toujours au FN, Batskin et ses troupes sont employés par le parti frontiste, entre 1992 et 1994, comme supplétif du DPS [2], tout comme le GUD dirigé alors par Frédéric Chatillon [3]. Les JNR et le GUD avaient pour rôle de faire la chasse aux contre-manifestants lors des meetings, sans engager la responsabilité du FN ou du DPS comme au meeting du Zénith à Paris en 1992. Ce jour-là Carl Lang avait salué les troupes supplétives du SO le bras tendu, avant de les lâcher dans la rue contre les antifascistes. Quelques temps plus tard, lors d’un meeting de Carl Lang à Saint-Ouen-L’Aumône, Batskin débarque avec sept membres de sa bande et un chien pour venir épauler les membres du DPS présents ce soir-là. Le 7 mai 1994, Ayoub et les JNR participent à l’organisation, aux côtés du GUD, d’un rassemblement anti-américain, pour protester contre la célébration du 8 mai 1945. Lors de cette manifestation, interdite par la police, un membre de l’Œuvre française trouve mystérieusement la mort en tombant d’un toit. C’est l’occasion pour toute la jeunesse nationaliste, du FNJ aux skinheads, de se retrouver au sein du Comité du 9 mai créé par Chatillon. À cette occasion, la boutique d’Ayoub, le Dark Lord, est fermée administrativement.

En 1995, il est contacté par le FN, via Carl Lang, pour être tête de liste aux élections municipales à Stains. On lui offre également un poste de permanent [4]. Il finit par décliner l’offre après que le service d’ordre du FN, le DPS sous la direction de Bernard Courcelles, a donné à la police les noms et adresses des skins d’extrême droite proches de l’Œuvre française suspectés d’avoir tué Brahim Bouarram sur le parcours du défilé du 1er mai du Front national la même année.

Les ennuis commencent

Dans la deuxième période des années 1990, Ayoub se fait plus discret : il s’éloigne du milieu skinhead et des groupes politiques pour se rapprocher du milieu biker, et plus particulièrement des Hell’s Angels. Il est arrêté en mars 1997 dans ce cadre pour possession et vente de drogue, l’ICE, de la métamphétamine d’origine japonaise, et incarcéré quelques mois à Fleury-Mérogis. Après sa sortie, il se fait alors encore discret et finit par quitter la France pour d’autres contrées, dont le Japon.

Il fait un retour forcé (puisque sous le coup d’un mandat d’amener de la cour d’assises) en France en octobre 2000 pour le procès de Régis « Madskin » Kérhuel, accusé aux côtés de Joël Giraud, autre membre de la bande, tout deux skins originaires du Havre et membres des JNR, d’avoir tué un Mauricien dans le port du Havre. Lors de ce procès, Batskin, cité par Régis comme témoin, se désolidarise de son ancien camarade : en effet, il est censé être l’alibi de Kérhuel, ce dernier ayant déclaré avoir passé la soirée du meurtre à Paris en compagnie de Serge Ayoub, qui lui affirme être au Japon à ce moment là (sans réellement en apporter la preuve d’ailleurs), faisant ainsi plonger son ami pour vingt ans (il sortira en 2012). C’était certainement la seule façon pour lui de sauver sa peau, puisqu’il avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour « complicité d’empoisonnement » [5] : il obtient un non-lieu faute de preuves (Le Parisien 17 oct. 2000). Gilles Dussauge a sensiblement la même attitude, revenant sur ses déclarations à la police (où il parlait d’un troisième homme) craignant des représailles de ses anciens camarades. L’avocat des parties civiles, lui, a demandé tout de go à Ayoub : « Il y en avait un troisième [ndlr : homme]. Le portrait que vous faites ne vous correspond-il pas ? » (Le Monde 22 oct. 2010). Bien que cette affaire date de 25 ans, le meurtre de Clément par un membre du groupuscule dirigé par Serge Ayoub nous laisse un sale goût de « déjà vu »…

À suivre…

[1] Fumeux projet regroupant d’anciens du PFN, Parti des Forces Nouvelles, scission et concurrent du FN dans les années 1970 dont on retrouve de nombreux membres aujourd’hui à la Nouvelle Droite Populaire et du Parti de la France de Carl Lang

[2] voir à ce sujet le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur le DPS

[3] et cela malgré des relations houleuses entre ces deux là, comme le rappele le Canard Enchainé du 10 mai 1995 : « Ayoub s’est retrouvé en correctionnelle pour avoir bousculé au autre figure du GUD, Frédéric Chatillon »

[4] Interview, Libération du 30 avril 1996

[5] James Dindoyal, la victime fut contrainte à boire une canette contenant un produit toxique, très certainement du peroxydase que Kérhuel gardait dans sa voiture, puis il fut jeté à l’eau. Il décédera au bout de 15 jours, l’estomac et l’œsophage complètement détruits

Ayoub se recycle : 3e Voie devient 3e Roue

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Ayoub_a_pedalesPris par la ferveur nationaliste qui entoure le Tour de France, Serge Ayoub, alias Batskin, désormais surnommé Rustin, décide d’abandonner la politique pour se mettre au vélo. Après la dissolution de son mouvement Troisième Voie, Ayoub revient avec Troisième Roue, une association cycliste pour quinquagénaires qui souhaite retrouver la ligne. Cela pourrait en surprendre plus d’un, et pourtant, en observant son parcours militant, tout l’amenait au cyclisme : la triplex (ceinture en chaine de vélo) et les coups de pompe de sa période skinhead, les produits dopants (stéroïdes, métamphétamines) et l’amour des deux-roues de sa période biker, et enfin les t-shirts moulants du revival JNR des années 2000… Tout y est !

Daniel Mack

Daniel Mack

Une façon comme une autre de faire parler de lui et de faire du business, les deux passions de Serge. Peut-être une équipe sur le Tour l’an prochain ? Daniel Mack, lui, est prêt : il s’est déjà payé le costume !

La Horde

PS : bon, cette fois, c’est une blague, hein…


De Batskin à Serge Ayoub (3) : les années revival

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Le site d’information antifasciste REFLEXes vient de publier sur son site un portrait extrêmement complet de Serge Ayoub, alias Batskin, leader de feu Troisième Voie, le mouvement auquel appartenait Esteban Morillo, l’assassin du jeune antifasciste Clément Méric. Les plus curieux d’entre vous peuvent d’ors et déjà lire l’article dans son intégralité, mais pour ceux que la densité d’informations pourraient décourager, La Horde propose, en collaboration avec REFLEXes, le portrait d’Ayoub en plusieurs parties, agrémenté de documents complémentaires. Après les années skinhead (les années 1980),  les années business (les années 1990), voici les années revival…

Ayoub ne refait surface qu’au milieu des années 2000 en France, toujours proche du milieu biker. Il est impliqué dans une bagarre avec des militants antifas à la Cantada après un concert de ska le 5 octobre 2005. On le retrouve en 2006 : tandis qu’il tente de reprendre contact avec d’anciens JNR, il ouvre un premier bar rock, Le Garage, rue Saint-Maur, dans le XIe arrondissement de Paris. C’est à cette époque d’ailleurs que l’on comprend que Serge Ayoub doit avoir un casier judiciaire vierge (bien que cela soit dur à entendre), et qu’il s’est fort bien sorti de ses affaires de deal. En effet, comme on peut le voir sur cette capture d’écran, c’est en son nom qu’il prend la gérance du Garage, or tout tenancier de bar (surtout parisien) vous le dira, une des conditions pour obtenir une Licence IV est d’avoir un casier judiciaire vierge…Cela participe à la rumeur selon laquelle S. Ayoub bénéficierait de protection au sein de la Préfecture : plus simplement, disons que, comme tant autres, il est plus utile à la police dehors et en activité que derrière les barreaux.

Il fait également quelques apparitions dans les manifestations nationalistes du 9 mai, au départ comme simple participant, ou à la marche organisée par des supporters du PSG en hommage à Julien Quemener, membre de la tribune Boulogne, tué par un policier lors d’un match de Coupe d’Europe. Il renoue officiellement avec la politique lors de la première université d’Égalité et Réconciliation les 8 et 9 septembre 2007 (http://reflexes.samizdat.net/spip.p…). Le courant passe alors très bien avec Alain Soral, qui propose à Ayoub, avec le soutien financier de Chatillon, Gildas Mahé et Philippe Péninque, d’ouvrir un local associatif pour E&R et de le gérer au quotidien. Il accepte, et en 2007, il ouvre le Local dans le XVe arrondissement de Paris. Bien que la soirée d’inauguration en décembre soit un véritable succès (note : on y croise même Marc-Edouard Nabe, pas encore fâché avec Soral), l’association avec Soral et son fan-club ne dure pas très longtemps, le public de Batskin ayant énormément de mal à supporter la présence de certains militants arabes d’E&R. Une fois la reprise en main effectuée, le Local deviendra petit à petit le lieu de rendez-vous favori de tout ce que compte l’Ile-de-France comme skinheads, mais pas seulement. En même temps et de façon assez intelligente, privilégiant la fréquence des interventions à la qualité des intervenants, S. Ayoub en fera aussi un des lieux les plus actifs en termes de conférences diverses et variées. Au rythme d’une fois par semaine, le jeudi, seront invités des personnalités de tous horizons possibles, allant des royalistes, aux nationalistes-révolutionnaires, en passant par des complotistes en tout genre, jusqu’aux cadres du Front qui y tiendront tables régulièrement (C. Bouchet, R. Ménard, PM Couteaux, P. Sautarel…). Bref, sans ligne politique cohérente, contrairement à ce que pratiquent les autres formations politiques organisant des conférences (tel le Centre Charlier de l’Agrif, le Forum Jeunesse du Front, la rue croix-des-petits-champs de l’Action française…), le Local devient finalement un lieu un peu incontournable et où malgré la réputation sulfureuse de son gérant, il fait bien de s’y exprimer [1]. En parallèle du Local, il annonce la création de plusieurs associations écrans pour prévenir toute possibilité de dissolution, mais dans la réalité toutes n’existent pas réellement. On trouve entre autres : Envie de rêver (cette association, vitrine légale du Local, est un très bon exemple de l’entente entre le clan Soral et le clan Chatillon, puisque dans les statuts de l’association figure Julien Limes secrétaire général d’E&R et Sighild Blanc de l’équipe Chatillon,) La Société des Egaux, Les Edelweiss (pour les filles !) … En 2010, il réactive les JNR et Troisième Voie et entame un tour de France des groupes nationalistes indépendants (Besançon, Lyon, Lille …) pour les rallier à lui et prendre contact avec de nouveaux militants pour renforcer les structures locales de Troisième Voie. Alors que Ayoub n’avait jamais réussi à fédérer au-delà du périphérique parisien dans ses années skinhead, ce travail de fond [2] lui permet de relancer le défilé traditionnel en mémoire de Jeanne d’Arc de l’extrême droite française chaque deuxième dimanche de mai, au côté d’un GUD new look et de divers structures nationalistes telles que la Nouvelle Droite Populaire, le Renouveau Français, Terre & Peuple, les Nationalistes autonomes. Il en profitera pour mettre la main sur la commémoration pour Sébastien Deyzieux (le Comité du 9 mai, C9M) [3]. Plus grand monde n’ayant à cœur de se charger de l’organisation de cette marche aux flambeaux dans le quartier d’Assas [4], il déplacera la manifestation à la Madeleine et se greffera sur la traditionnelle manif pour Jeanne d’Arc, ce qui, il faut le reconnaitre, est beaucoup plus simple à gérer.

Profitant de l’arrêt de Flash, le journal d’Alain Soral et de Jean-Emile Néaumet [5], il lance Salut Public, avec une partie de l’équipe soralienne, le tout sous la direction de Hugo Lesimple [6], ancien du GUD et « garde du corps » d’Edouard Klein. Christian Bouchet, cadre historique de la mouvance NR en France, et actuellement Secrétaire départemental du FN en Loire-Atlantique était également de l’aventure. Un détail que l’ancien chef d’Unité radicale s’est empressé de supprimer de sa fiche Métapédia [7].

L’écriture avait déjà titillé Serge Ayoub récemment, et c’est aux éditions « Le

retour aux sources » qu’il publia son premier roman intitulé « Conte barbare » en 2009 [8], suivi l’année suivante d’un ouvrage co-écrit avec Michel Drac « G5G Déclaration de Guerre ». Michel Drac qu’il a rencontré à E&R avant que ce dernier ne s’en éloigne (mais comment rester proche d’un nombriliste tel que Soral !!), et qui après son départ monta une petite maison d’édition : Le retour aux sources, initialement intitulée Scriptoblog. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces deux ouvrages n’ont guère connu le succès, même chez les « natios ». C’est d’ailleurs avec le même Michel Drac qu’il tenta le lancement d’une revue : la revue du Minotaure, dont il ne sortira que deux numéros. Dans le second numéro, consacré à « la violence », S. Ayoub dans son édito aura cette phrase : « La violence loin d’être cette plaie de l’humanité comme on nous en rebat souvent les oreilles, en devient le moteur. ». Une fois de plus, on est bien loin du discours qu’il nous tient à la télé depuis un mois maintenant.

En 2012, il remplace Philippe Randa [9] dans les locaux du 10 rue Primatice (Paris 13) pour transformer la librairie Primatice en net déclin, en boutique de fringues et de musique. Seuls quelques livres (dont les siens forcément), de très rares revues (dont Synthèse Nationale de Roland Hélie) et des DVD de Semis Edition [10] figureront encore sur les rayonnages. L’expérience ne durera pas, et au bout de quelques mois il fermera boutique.

Malgré toute cette agitation et cette sur-activité, l’année 2013 voit une partie des effectifs de TV fondre au profit d’autres structures nationalistes. C’est donc dans des conditions difficiles que se déroule le défilé nationaliste du 12 mai 2013, où la gestion par les JNR avec les manifestants pendant l’apparition des FEMEN provoque de nombreuses critiques [11]. Si on ajoute à ces critiques et tensions la très faible mobilisation de cette année, la présence d’Esteban Morillo en tête du cortège Troisième Voie (présence remarquée forcément après coup, après la mort de Clément, puisque celle-ci interviendra à peine trois semaines plus tard) et les menaces de dissolution, on peut sérieusement s’interroger sur la possibilité pour lui de maintenir cette initiative l’année prochaine.

Les JNR : back to the eighties…

Les JNR : back to the eighties…

Le futur que nous réserve-t-il ?

Légèrement acculé tout de même, il annonce donc, avec Roland Hélie à ses côtés, l’autodissolution de Troisième Voie et des JNR. Parallèlement, on va voir apparaître une nouvelle structure pompeusement dénommée « Collectif de défense des libertés publiques ». Annonce faite, tout d’abord au Local même, et puis le lendemain dans un grand hôtel parisien pour une conférence de presse donnée par un trio de vainqueurs : Roland Hélie, Richard Roudier et Eric Miné. Ce tout nouveau collectif en construction déclare bénéficier du soutien de nombreuses « personnalités », dont Renaud Camus, Christian Vanneste ou encore Guillaume Faye, autant dire, que des spécialistes effectivement des libertés, surtout de la liberté de tenir des propos inacceptables sur l’Islam, les homos… Mais revenons-en à ce fameux trio.

Roland Hélie et Richard Roudier sont les rares présents derrière Ayoub depuis le meurtre de Clément. Le premier en étant le seul a oser encore apparaitre à ses côtés (notamment dès ses premières déclarations publiques). Le second en annonçant que le soutien à Esteban passera par le Comité d’Entraide aux Prisonniers Européens (CEPE), anciennement lié au Bloc Identitaire. Cette structure est restée dans le giron de la famille Roudier [12] .

R. Roudier à gauche en chemise noire, et chemise blanche à droite pour R. Crevelle

Finalement peu étonnant, quand on y regarde de plus près. Roland Hélie est l’un des rares « politiques » (avec Robert Spieler et Pierre Vial) à défiler aux côtés des JNR et de TV pour la fête de Jeanne d’Arc, et surtout il connait bien Serge Ayoubdepuis l’expérience Alliance Populaire. Et son soutien sera sans faille, allant même jusqu’à faire de la mort de Clément Méric une « affaire Esteban », un « mensonge d’État » comme l’indique la couverture du dernier numéro de sa revue Synthèse Nationale. Quant à Richard Roudier, si le rapprochement est assez récent [13], un vieil ami commun a clairement dû faciliter le rapprochement. Rodolphe Crevelle, que Serge Ayoub a rencontré a l’époque du MNR de Malliarakis, se trouve être également une très ancienne relation de Richard Roudier, bien qu’idéologiquement assez éloigné tous les deux. Crevelle est en effet réapparu aux côtés de Richard Roudier fin 2010 lors du soutien à « Papy Galinier », emprisonné à Béziers [14].

C’est quasi à la même époque que Crevelle fera l’éloge de son vieux skin de copain, notamment dans un des tout premiers numéros du Lys Noir sous le titre de « Non, Serge Ayoub n’est pas un flic ». Comme quoi, quand on parle de rumeur tenace… Par la suite, il s’affichera sans complexe aux côtés d’Ayoub et de ses JNR. Enfin, et pour finir le troisième personnage, moins connu et présenté simplement comme un écrivain, a lui aussi un lourd, très lourd passé. Mais pour le coup assez éloigné d’Ayoub, et plutôt proche de l’équipe Chatillon (encore lui !). Éric Miné, passé par le PFN, la FANE ou encore l’Œuvre française est le fils de Guislaine Allard/ Maskelevitch, il fut le premier gérant de la librairie L’Æncre où sa mère s’occupait de la comptabilité. Il se trouve qu’elle est aussi actionnaire de l’Omnium des Minerais d’Afrique Centrale (OMAC) de l’ex-gudard Yann Tran-Long [15] (qui avec son frère Minh est très proche de F. Chatillon et de Marine Le Pen). Par la suite, Éric Miné participe à la revue « Pas d’panique à bord » aux côtés de Philippe Randa et Nicolas Gauthier dans les années 1990, puis sera membre de Générations Le Pen [16], premier véritable « outil » de dédiabolisation de Marine Le Pen. Dernièrement, il s’est fendu d’un billet de soutien à Renaud Camus [17], billet dans lequel sa définition de la « liberté d’expression » nous parait tout de suite plus claire : « Je constate quotidiennement combien il est difficile, voire périlleux, d’éclairer le lecteur sur ces sujets, tant il est devenu politiquement incorrect d’évoquer les comportements des humains selon leurs origines, leur race (mot tabou s’il en est !), ou tout simplement leur religion, même si ces notions parfaitement audibles pour tout un chacun induisent, dans le cas qui m’intéresse, des affinités ». C’est donc tout naturellement que nous le retrouvons aujourd’hui participant au site de Robert Ménard, Bd Voltaire, notamment au côté de Renaud Camus, qui lui a rendu la politesse en soutenant à son tour le lancement du « Collectif de défense des libertés publiques ».

Pour l’instant, hormis l’annonce d’une manifestation le 14 septembre prochain à Paris « Contre la répression socialiste », qui sera en réalité une manif de soutien à Esteban [18] , le collectif naissant ne nous laisse guère la possibilité de distinguer quelles seront réellement ses activités, son poids au sein de la mouvance et son influence sur les militants en marge du Front.

Une piste tout de même : entre le choix d’une stratégie de la victimisation, et son entourage d’éternels loosers de l’ED, l’étant un peu lui-même, il ne parait pas du tout évident que le « beau Serge » réussisse à nouveau à fédérer autour de lui autant de monde que ces deux-trois dernières années. D’autant que, pour une bonne partie de son public favori, les subtilités et les rouages de la politique n’étant pas leur tasse de Kronenbourg, on peut douter fortement que ses éternels boneheads se complaisent au sein d’un fort peu glorieux « Collectif de défense des libertés publiques ».

Et pourtant, preuve en est, un certain réseau demeure !

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Cet article est libre de droit, mais nous vous demandons de bien vouloir en préciser la source si vous en reprenez les infos :
REFLEXes http://reflexes.samizdat.net , contact : reflexes(a)samizdat.net

 

[1] Sur les fréquentations du Local, voir l’article http://brasiersetcerisiers.antifa-n…

[2] La réussite de Batskin avec ce Troisième Voie version 2010, c’est d’avoir su attirer à lui de nombreux groupuscules locaux (Front des Patriotes à Limoges, Lyon Dissident à Lyon, Opstaan à Lilles, Picard Crew d’Amiens, et même les Nationaux Bolcheviques « Nazbols » de l’Etang de Berre, ceux-là même qui soutiendront Marine Le Pen l’année dernière à Aix en Provence)

[3] Sur l’histoire du 9 mai, Voir l’article : http://lahorde.samizdat.net/2013/07…

[4] Cela faisant suite à diverses embrouilles, intrinsèques à ce petit milieu, mais aussi très certainement à la mobilisation des antifas radicaux, de plus en plus nombreux à s’interposer face à leur cortège

[5] Ancien de National Hebdo, il participe sous son pseudo Nicolas Gauthier au site de Robert Menard Bd Voltaire

[6] Bien que souvent dans l’ombre, il peut-être considéré comme le bras droit d’Ayoub (attention il n’y a pas de jeu de mots)

[7] Métapédia : un Wikipédia pour les fafs, fait par des fafs, en l’occurrence Bouchet himself, ce qui lui cause pas mal de soucis ! Sa participation à Salut Public a bizarrement disparu de sa fiche, et ce dès le lendemain du meurtre de Clément (voir copies d’écrans). Certainement pour cause d’incompatibilité avec son investiture FN pour les municipales de 2014 à Nantes, puisqu’une fois de plus, faut-il le préciser, il n’y a aucun lien entre le Front national et Serge Ayoub, du moins selon sa présidente !!

[8] C’est grâce à ce roman que Christine Tasin, toujours aussi fine analyste politique, avait compris qui était réellement Serge Ayoub : « Son roman est celui d’un humaniste », sans commentaires

[9] Editeur d’extrême droite

[10] Quoi de plus normal de les trouver là, Semis Edition (ou Semis Diffusion) fut créé par Robert Spieler et Roland Hélie et a eu comme adresse commercial la librairie Primatice. On trouvait dans son catalogue, en plus de l’auto-promotion des parias du FN : P. Sidos, P. Vial ou encore A. Raffard de la Briène, les classiques de Léni Riefensthal ou encore les chants de la Hitlerjugend

[11http://www.comprendrelencule.com/wo…, et plus généralement sur ce 9 mai voir aussi http://reflexes.samizdat.net/spip.p…

[12] Le fils de Richard, Martial Roudier en a d’ailleurs bien besoin puisqu’il vient de prendre deux ans fermes pour avoir poignardé un jeune antifa à Nîmes. Étonnamment, il ne s’en sort pas si mal puisque, mis en examen pour « tentative de meurtre », il sera finalement jugé en correctionnelle pour « violence avec arme » ; de quatre ans fermes initialement demandés par le parquet, il n’écopera que de deux. Pour couronner le tout, il semblerait aux dernières nouvelles qu’il bénéficie d’un aménagement de peine et ne fera pas un seul jour de prison. Une fois de plus, entendons-nous bien, nous ne nous reposons pas sur la justice bourgeoise pour lutter contre l’extrême droite, mais d’un autre côté, ils nous font doucement rire les fiers guerriers lorsqu’ils pleurent sur les pseudos persécutions dont ils seraient victimes. Définitivement, nous n’avons pas la même conception de la répression, et il nous semble que les roms et/ou les sans-papiers la subissent bien plus que les militants nationalistes !

[13] En décembre dernier, ils animaient ensemble à Paris un diner-débat « Faisons l’union sacrée ! », puis à Reims le mois suivant. Devenu inséparables on les a vus ensemble au colloque de Jeune-Bretagne à Chartres en mars, puis tout naturellement Richard Roudier « est monté » à Paris, tout seul mais quand même au nom d’un « réseau » le Réseau Identité, pour participer à la commémoration du 12 mai de cette année

[14] C’est d’ailleurs Crevelle qui amena au soutien à Galinier des personnalités telles que le Prince Sixte Henri de Bourbon-Parme, dont il est un proche, ou encore Elie Aboud, député UMP de l’Hérault ; dans ce dernier cas, ce n’est pas au nom d’une vieille amitié mais plutôt pour « service rendu » que le député est allé rencontrer René Gallinier en prison, pour le plus grand plaisir des Roudier. Nous aurons l’occasion de revenir sur Crevelle, ses relations et ses bons services !

[15] Xavier Renou « La Privatisation de la violence. Mercenaires & sociétés militaires privées au service du marché » édition Agone 2006

[16] Il est interviewé dans leur revue Aviso (n°9), dont le directeur n’est autre que Louis Aliot

[17] Mis en examen suite à une plainte du MRAP pour ses propos tenus lors des « Assises sur l’islamisation de l’Europe »

[18] Tout en y associant les interpellés des Manifs pour Tous, dont le fameux Nicolas emprisonné pour deux mois, afin de noyer le poisson. Si on ne peut se satisfaire d’une condamnation aussi lourde pour bien peu de choses finalement, c’est tout de même assez drôle de voir le bon peuple de droite découvrir qu’il y a en France de la répression !!

Dieudonné, contre-culture et médiatisation

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Suite à la publication d’une nouvelle vidéo de Dieudonné, où ce dernier donne la parole à Serge Ayoub, il est intéressant de lire deux articles publiés récemment sur l’impact de Dieudonné dans notre société aujourd’hui :

Article du site Slate.fr :

La dieudonnisation des esprits, une (grosse) quenelle qui vient d’en bas

Le soir de la fête de la musique, Dieudonné tenait son grand meeting annuel, «Le Bal des Quenelles», entre festival d’humour et université d’été politique. Grâce à un ensemble de signes cryptés, il a formé en dix ans une petite contre-culture autour de lui: vous l’avez vu récemment dans Top Chef, Secret Story ou encore Pékin Express… Sans même le savoir.

La suite …

Article le plus.nouvlobs :

Dieudonné interviewe Serge Ayoub : faut-il continuer à faire comme s’il n’existait pas ?

LE PLUS. Dans une vidéo mise en ligne le 30 juillet sur internet, Dieudonné dialogue sur l’affaire Clément Méric avec Serge Ayoub, fondateur du groupe d’extrême-droite Troisième voie. Peut-on encore combattre par le silence les ravages de l’idéologie Dieudonné ? Analyse de notre chroniqueur politique Bruno Roger-Petit.

La suite ici …

 

 

Quand Serge Ayoub et Esteban Morillo ne se connaissaient pas

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Un nouvel article du site d’informations antifascistes REFLEXes

REFLEXes homepageLorsque la police interroge Serge « Batskin » Ayoub, peu après l’arrestation des agresseurs de Clément Méric, le jeune antifasciste assassiné le 5 juin à Paris, il prétend ne rien savoir des personnes interpellées, en particulier du responsable du coup mortel, Esteban Morillo.
Pourtant, ce dernier est membre de son organisation, Troisième Voie, qui ne compte que quelques dizaines de militants. Pourtant, une photo de groupe montre Ayoub et Morillo posant fièrement côte à côte. Pourtant, lors de la manifestation organisée par Serge Ayoub le 13 mai 2013, moins d’un mois avant l’assassinat de Clément, Morillo est en première ligne du cortège de Troisième Voie, portant fièrement le drapeau de l’organisation.
Devant l’évidence, Ayoub a bien été forcé de finalement reconnaître du bout des lèvres avoir croisé ici ou là Morillo… Et ce faisant, une fois encore, non seulement il ne dit pas la vérité, mais il ment effrontément : car Serge Ayoub, au contraire, connait très bien Esteban Morillo, à l’instar d’autres membres de Troisième Voie.

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Reims : Manifestation de vieux routards de l’extrême droite

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Samedi 15 mars, la très jeune ligue champenoise des patriotes appelait à une manifestation anti-OTAN était organisée à Reims. Derrière ce nom se cachait la nouvelle invention de Thierry Maillard, longtemps militant à Œuvre Française.

Après avoir tenté de défendre les couleurs du Front National local depuis des années, il semble avoir jeter l’éponge très récemment pour revenir à ses premiers amours, l’agitation groupusculaire. Pour rappel il est également le dirigeant d’un petit mouvement local, intitulé Réseau France Nationaliste, connu pour ses sorties remarquées comme le 22 septembre 2007 à Paris ou lors de certaines manifestation nationalistes.

Pour l’occasion Serge Ayoub avait fait le déplacement pour soutenir l’initiative.

Compte-rendu dans la presse de la manifestation :

Article France 3 Champagne-Ardenne

Article L’Union

meeting maillard 15 mars 2014

Discrète visite du FNJ à la manif pour Clément

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Kelly B., le 7 juin 2014, en marge de la manifestation antifasciste en hommage à Clément.

Samedi 7 juin, à la manif en hommage à notre camarade Clément, nous avons eu la surprise d’apercevoir Kelly B., une des « égéries » du nouveau Front National de la Jeunesse (FNJ), la structure jeune du parti de Marine Le Pen. De manière fort téméraire, puisque bien loin de ses quartiers habituels, elle osa s’aventurer en cette terre lointaine et hostile qu’est le XXe, populaire et antifa. Accompagnée par un de ses amis du Front[1], elle n’a guère eu l’occasion de se faire le grand frisson en s’approchant des grands méchants antifas, puisque rapidement repérée, elle préféra tourner les talons pour se réfugier au plus vite derrière les gendarmes mobiles ! Si l’on s’intéresse à elle, c’est que cette Kelly est une parfaite illustration du nouveau visage « jeune » que tente de se donner le FN et de l’hypocrisie qui l’accompagne, car quand on gratte le vernis bleu marine, ça vire vite au brun…

JMLP_Kelly

Kelly au Premier mai FN, devant la statue de Jeanne d’Arc.

Tout comme les photogéniques Julie Abraham, Estelle Arnal ou encore Cassandre Fristot[2], ou leurs équivalents masculins Julien Rochedy, Adrien Grosjean ou encore Bruno Clavet[3], elle est en effet mise en avant depuis deux ou trois ans aux côtés de Marine Le Pen, aussi bien en meeting que sur l’estrade, lors de la manifestation du Premier mai (sa dernière apparition a été sous les crépitements des appareils photos des journalistes puisque c’est elle qui déposa, en compagnie de Jean-Marie et Marine Le Pen la gerbe de fleurs au pied de la statue de Jeanne d’Arc le premier mai dernier). Ces jeunes filles et jeunes gens tentent de donner une nouvelle image du FNJ bien plus présentable que celle de leurs prédécesseurs : tâche relativement aisée il est vrai, surtout si on prend l’exemple d’un Alexandre Gabriac, ancien responsable du FNJ Rhône-Alpes, aujourd’hui leader des ex-Jeunesses nationalistes, un des groupuscules d’extrême droite les plus radicaux en activité aujourd’hui.

Kelly lors d'un collage, avec ses amis

Kelly lors d’un collage, avec ses amis peu recommandables…

JNR

Le copain de collage de Kelly avec ses amis des JNR, la milice de Serge Ayoub.

Mais comme on va le voir, Kelly n’est pas qu’un simple faire-valoir, et la cantonner à un rôle de figuration serait injuste pour cette jeune militante. Membre du bureau départemental du FNJ parisien, elle faisait partie de l’équipe de campagne d’Aymeric Chauprade pour les élections européennes de mai dernier. Comme on peut le voir sur la photo ci-contre, elle n’hésite pas non plus à l’occasion à mettre les mains dans la colle. D’ailleurs, il est amusant de voir que derrière les jeunes premiers mis en avant pour la presse, dès que l’on gratte un peu, les militants parisiens du FNJ restent tout de même des bons gros « fafs » comme on dit par chez nous ! Car juste derrière elle, on reconnait un  jeune homme qui, bien que non-voyant, a été de toutes les Manifs pour Tous, y compris lors des affrontements avec les forces de l’ordre ; on a pu également le voir, le 9 mai 2013, en train de gueuler des insanités sexistes aux militantes des Femen venues perturber la manifestation organisée par Serge Ayoub, l’ami du meurtrier de Clément Méric, Esteban Morillo…

Ici à St-Denis avec à ses côtés Franscesco Condemi, compagnon de Béatrice Pignède, et en arrière-plan les bus de Dieudonné. En médaillon, « Le Sachen » avec Marine Le Pen.

Ici à St-Denis avec à ses côtés Franscesco Condemi, compagnon de Béatrice Pignède, et en arrière-plan les bus de Dieudonné. En médaillon, « Le Sachen » avec Marine Le Pen.

Plus cocasse, la présence à ses côtés du jeune homme métis à la longue chevelure, armé de son balai (rexiste ?). On pourrait s’étonner qu’il ne fasse pas partir de cette nouvelle élite mise en avant par Marine LePen tant il fait propre sur lui, si l’on n’avait pas en mémoire les casseroles qu’il se trimballe et qui lui imposent un minimum de discrétion au sein du FN. De son vrai nom Frédéric Mariez, il se fait appeler habituellement Sachen le Matricien, du nom du mouvement éponyme dont il est le créateur, et dont la première conférence a eu lieu en 2012 au Local de Serge Ayoub (encore lui !). Mais avant cela, c’est dans les rangs d’Egalité & Réconciliation qu’on l’avait remarqué, et plus précisément lors de la campagne de la Liste antisioniste du duo antisémite Dieudonné-Soral pour les européennes de 2009. À cette époque, et bien que régulièrement mis à mal par les antifascistes parisiens sur les marchés, Frédéric Mariez ne nous a pas une seule fois fait de démonstration de boxe thaï, qu’il est pourtant censé enseigner à St-Thibault-les-vignes (77)…
Enfin pour en finir avec la jeune Kelly B, notons qu’elle incarne aussi une autre des nouveautés du FN version Marine : l’attirance encore très limitée mais significative[4], d’une partie de la population d’origine juive pour ce nouveau FN et sa présidente. Notre Kelly est en effet issue d’une famille de la communauté juive de St-Mandé (94) : souhaitons qu’elle ait assez d’influence auprès du vieillissant Jean-Marie Le Pen, afin qu’elle et sa famille ne fassent pas partie de la « fournée » dont il vient récemment de faire la promesse à certains (comme Patrick Bruel)…

  1. dont on espère simplement que c’est bien en tant qu’ami qu’il était avec elle, et non en tant que garde du corps, tant il aura été inutile !
  2. Encore que pour ces deux dernières l’expérience a tourné court : Estelle Arnal quitta le FN de Saône-et-Loire après une très sale histoire de violences de la part d’un des membres du FN (histoire qui provoqua une véritable inquiétude au sein de l’équipe encore en place) pour se rapprocher du Parti de la France. Quant à Cassandre Fristot, elle démissionna après avoir occupé très brièvement le poste de chef de cabinet de Louis Aliot ; on la retrouve (étonnamment ?) à la première fête de la Droite Forte, le courant de l’UMP dirigé par Guillaume Peltier.
  3. Tête de liste FN pour les municipales dans le IIIe arrondissement de Paris, la presse s’était gaussée de ses photos en en slip, quand son nom avait été dévoilé par le FN, photos que le magazine TETU n’aurait pas reniées. Là encore un rude coup sans nul doute pour les homophobes du FN !
  4. Significative, car même si dans sa grande majorité, la communauté juive continue à rejeter le FN, le fait que des personnes comme Kelly le rejoignent montre que le FN se normalise. Du côté du Crif, Richard Prasquier souligne désormais la différence entre Marine Le Pen et son père, arguant du fait qu’elle n’a jamais eu de propos antisémites, mais « oubliant » ses amis antisémites comme Frédéric Châtillon…
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